16
Novembre
En parler aux enfants
Par Julie DHAUSSY • Publié le 16/11/2015
Par Julie DHAUSSY • Publié le 16/11/2015
Chers parents,
ce matin nous avons discuté avec vos enfants des attentats terroristes qui ont frappé Paris et la Seine-Saint-Denis ce vendredi 13 novembre.
Dès 8H, nous, les enseignants de l'école maternelle, nous sommes réunis et avons répondu à plusieurs questions pour aborder ce sujet si délicat.
Faut-il devancer les questions des enfants ? En parler en classe même si aucun élève n'aborde le sujet spontanément ?
Les psychologues sont unanimes : oui, il faut aborder le sujet même si les élèves n'en parlent pas. Selon eux, cette parole contrôlée, paisible, factuelle, constructive, fait du bien aux enfants, cela évite de les laisser seuls avec des bribes de conversation attrapées à la récré, interceptées entre adultes ou, pire, avec les images de la télé.
MAIS ils disent aussi : "Évitons de parler à leur place, de leur donner des explications ou des descriptions."
Conclusion : Nous avons amené le sujet en classe même si certains élèves n'en ont pas parlé, mais nous n'avons pas devancé les questions.
Que faut-il éviter de dire ?
Eviter tous les détails sanglants : "dire la vérité qui est terrible, sans paniquer, parler le plus sobrement possible. Pas de détails sur la violence des assauts, l'aveuglement des tireurs, ni les mouvements de panique, ni les attaques suicide.»
Comment rassurer les enfants ?
En Petite et Moyenne Sections, nous avons juste dit que les grands étaient inquiets parce qu'il s'était passé quelque chose de grave, mais que, maintenant, c'était terminé.
Nous avons situé, borné l’événement dans l'espace et le temps. Nous avons expliqué (pour les Moyens et les Grands) que, certes, la télé continuait à en parler, mais que l'attentat lui-même était terminé. Nous avons montré le calendrier.
Nous avons aussi dit, pour éviter une anxiété supplémentaire, que les méchants étaient morts et que les blessés allaient s'en remettre.
Nous avons parlé des militaires et des policiers, qui étaient là pour nous protéger. Et qu'à l'école, ils étaient en sécurité parce que les enseignants veillaient sur eux.
Nous avons évoqué les gens qui avaient ouvert leur maison pour aider les autres, les bougies allumées en soutien.
et sachez enfin que l'école en soi soigne. Il faut retourner à l'école et que la vie normale reprenne. Que l'école reprenne le cours normal de son fonctionnement est important pour la sécurité psychologique des enfants.
Pour la minute de silence :
Chez les Petits, nous avons allumé une bougie et les enfants ont regardé la flamme. Chez les Moyens et les Grands, ils ont réfléchi un court moment dans leur tête.
Nous avons tous fait cet échange avant 10h.
En tant que parents, soyez assurés que l'ensemble des enseignants est à vos côtés dans ces moments douloureux.
N'hésitez pas à venir me voir si vous en ressentez le besoin. Je suis à votre disposition.
ce matin nous avons discuté avec vos enfants des attentats terroristes qui ont frappé Paris et la Seine-Saint-Denis ce vendredi 13 novembre.
Dès 8H, nous, les enseignants de l'école maternelle, nous sommes réunis et avons répondu à plusieurs questions pour aborder ce sujet si délicat.
Faut-il devancer les questions des enfants ? En parler en classe même si aucun élève n'aborde le sujet spontanément ?
Les psychologues sont unanimes : oui, il faut aborder le sujet même si les élèves n'en parlent pas. Selon eux, cette parole contrôlée, paisible, factuelle, constructive, fait du bien aux enfants, cela évite de les laisser seuls avec des bribes de conversation attrapées à la récré, interceptées entre adultes ou, pire, avec les images de la télé.
MAIS ils disent aussi : "Évitons de parler à leur place, de leur donner des explications ou des descriptions."
Conclusion : Nous avons amené le sujet en classe même si certains élèves n'en ont pas parlé, mais nous n'avons pas devancé les questions.
Que faut-il éviter de dire ?
Eviter tous les détails sanglants : "dire la vérité qui est terrible, sans paniquer, parler le plus sobrement possible. Pas de détails sur la violence des assauts, l'aveuglement des tireurs, ni les mouvements de panique, ni les attaques suicide.»
Comment rassurer les enfants ?
En Petite et Moyenne Sections, nous avons juste dit que les grands étaient inquiets parce qu'il s'était passé quelque chose de grave, mais que, maintenant, c'était terminé.
Nous avons situé, borné l’événement dans l'espace et le temps. Nous avons expliqué (pour les Moyens et les Grands) que, certes, la télé continuait à en parler, mais que l'attentat lui-même était terminé. Nous avons montré le calendrier.
Nous avons aussi dit, pour éviter une anxiété supplémentaire, que les méchants étaient morts et que les blessés allaient s'en remettre.
Nous avons parlé des militaires et des policiers, qui étaient là pour nous protéger. Et qu'à l'école, ils étaient en sécurité parce que les enseignants veillaient sur eux.
Nous avons évoqué les gens qui avaient ouvert leur maison pour aider les autres, les bougies allumées en soutien.
et sachez enfin que l'école en soi soigne. Il faut retourner à l'école et que la vie normale reprenne. Que l'école reprenne le cours normal de son fonctionnement est important pour la sécurité psychologique des enfants.
Pour la minute de silence :
Chez les Petits, nous avons allumé une bougie et les enfants ont regardé la flamme. Chez les Moyens et les Grands, ils ont réfléchi un court moment dans leur tête.
Nous avons tous fait cet échange avant 10h.
En tant que parents, soyez assurés que l'ensemble des enseignants est à vos côtés dans ces moments douloureux.
N'hésitez pas à venir me voir si vous en ressentez le besoin. Je suis à votre disposition.
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